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Confession d’une lectrice : le pouvoir des mots [Jupsy]

Confession d’une lectrice : le pouvoir des mots [Jupsy]

24 avril 2018 1 Comment 910 views

Avant, quand je lisais certaines choses, elles ne me choquaient pas. J’arrivais même à trouver des passages problématiques amusants ou romantiques. Maintenant, je ne peux plus fermer les yeux dessus. Je sais que l’on pourrait me reprocher de chercher la petite bête…

Sauf que non. Les livres ont un pouvoir. Ils nous influencent. Consciemment. Ou inconsciemment. Alors il est important de choisir ses mots avec soin et de réfléchir aux messages qu’ils peuvent véhiculer.

Par exemple : a-t-on vraiment envie de faire passer l’alcool pour quelque chose d’exclusivement festif ? Doit-on faire l’impasse sur les effets nocifs pour ne montrer que le côté amusant de l’alcool ?

Non. Pourquoi ? Parce que lorsque vous présentez deux personnages en train de boire, ou même de se droguer, sans contrepartie négative, ou totalement désamorcée par l’humour, vous contribuez à maintenir l’image d’un alcool joyeux que nous pouvons consommer sans crainte.

Or c’est faux. Il suffit de regarder autour de soi pour voir les ravages que l’alcool cause. Et ce n’est pas la seule idée erronée qui se propage dans l’écriture. Évoquons un thème cher à mon cœur : la culture du viol.

Souvent. Pour ne pas dire bien trop souvent, j’ai lu des choses inacceptables en romance. Naïve, j’aurais cru que l’auto-édition serait un lieu où les schémas problématiques ne se reproduiraient pas.

Spoiler : je me suis trompée. Plusieurs fois, j’ai vu des héroïnes subir un baiser de force ou encore être contraintes d’abandonner leurs rêves parce que leur copain leur avait ordonné. Pire, elles se sacrifiaient même pour la carrière de leur mari. Je garde un souvenir vivace de cette jeune fille, qui aurait pu être mannequin, mais qui finit caissière pour payer les études de son petit ami et les siennes, pendant que monsieur profite de la vie.

Cela paraît sans doute anodin à certaines personnes, mais cela contribue à perpétuer des schémas négatifs sur l’amour. Il est présenté de manière à nous faire croire que le harcèlement relève de la séduction, que le monde de la femme doit tourner autour du nombril de leur compagnon, que l’on peut changer un salaud en un homme bien. Petite parenthèse : un salaud ne se contente pas de vous frapper. Il peut aussi vous rabaisser avec des mots, vous obliger à faire passer son bien-être avant le vôtre et vous culpabiliser à mort.

Ah… et autre point. Tu ne me quitteras pas… n’est pas une phrase romantique. Dans la vraie vie lorsque votre compagnon vous dit cela, vous finissez à l’hôpital, à la morgue ou à la gendarmerie à déposer une main courante. (voire les trois, quand vous avez tiré le bon numéro)

Alors oui, il faut arrêter de faire passer des comportements abusifs comme de jolies preuves d’amour.

Et si la culture du viol est présente, le racisme l’est aussi. Dans le premier quart d’un livre, deux femmes racisées sont présentées uniquement sous le jour de personnes intéressées par l’argent. Pourquoi ?

Au début, j’ai pensé que comme l’héroïne allait faire un voyage en Chine, le but était de lui montrer que ce n’était pas le cas, que toutes les Asiatiques n’étaient pas vénales… Sauf que non. À aucun moment, le racisme de l’héroïne n’est remis en cause. Il est normalisé. Pire, il est justifié par la chute de l’histoire. Oui, l’héroïne avait raison d’empêcher le mariage de son ami, car sa fiancée, chinoise, l’épousait par intérêt. Pas par amour. Par intérêt. Comme les deux autres femmes asiatiques présentées au début du roman.

Et ce n’est pas le seul livre à discriminer une population. D’autres le font également. J’aurais pu vous parler aussi des cas où un personnage racisé est décrit par sa couleur de peau ou son origine. Je pense à ce personnage, qualifié uniquement d’Asiatique, alors que l’Asie n’est pas un pays. C’est un continent où tous les Asiatiques ne se ressemblent pas. Un Japonais n’est pas le clone d’un Vietnamien, d’un Coréen ou d’un Chinois. Et ce que je dis là est valable pour le continent africain.

Alors oui… Des personnages peuvent être racistes, sexistes, transphobes ou encore homophobes. Oui. Des personnages ont le droit de faire des bêtises, de dépasser les limites…

Mais il est crucial de ne pas banaliser, normaliser ou glorifier de tels comportements.

Il serait temps d’utiliser sa plume pour aller au-delà des préjugés, des stéréotypes propres à certaines populations. Non, une femme asiatique n’est pas vénale. Non, l’homme noir n’est pas une racaille. Non, une lesbienne n’est pas un garçon manqué. (je déteste cette expression)

Il serait aussi temps de saluer les personnages qui font des choses bien sans forcément les faire passer pour les rabat-joie de service ou encore les ternes du paysage. En plus, personne n’est totalement blanc ou noir. Nous sommes tous des antihéros de nos vies. Il est important de souligner ce que l’on fait de mal, mais aussi ce que l’on fait de bien.

D’où l’importance de faire attention aux termes utilisés, à la manière dont un thème sera traité. Il faut réfléchir avant d’écrire, mais surtout avant de publier. Si votre roman blesse une population, s’il encourage des idées nauséabondes, c’est qu’il n’est pas fait pour être partagé. Du moins, pas dans cet état. N’hésitez pas à le remettre en question. Voire à le faire lire par des concerné·e·s s’il porte sur un sujet sensible que vous ne maîtrisez pas.

Les mots ont un pouvoir. Les mots sont une arme. Il est primordial d’apprendre à les utiliser avec soin. Et non avec légèreté.

Car ce n’est jamais que de la fiction.


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Comments

  • voyageusedesmots2017 voyageusedesmots2017 avril 24, 13:54

    Merci pour cet article. Je n'ai pas les mots pour te dire ce que je ressens. Alors juste merci. Dans mes textes, rien de plus vexant quand je décris un perso comme problématique et qu'on ne le voit pas comme tel.

    Reply
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