Ce j’achète, j’achète pas a été fait à partir de la page amazon du roman.
Le titre
Quand je vois ce titre, ma première pensée est pour le site de l’assurance maladie : Ameli. Est-ce une bonne chose ? Je ne sais pas. En tout cas, il réussit à attirer mon attention. En le relisant, je me dis Amalia, sans doute un roman éponyme. Ou peut-être, si je ne voyais pas la couverture, le nom d’une planète ou encore d’une contrée. Ou d’un peuple.
La couverture
Sobre. Honnêtement, ce n’est pas un mal. Ni jolie, ni moche, elle est cohérente. Cette femme en couverture doit être Amalia. La mention thriller colle avec le jeu des ombres et le sang sur son visage. Pour moi c’est un bon point.
Le résumé
Là encore, les choses sont cohérentes. L’auteur nous promet un thriller, il en livre un résumé. Je trouve la situation plutôt convenue, un couple qui se déchire, une mort accidentelle, une volonté de cacher les faits… Rien d’innovant à première vue. Néanmoins la curiosité arrive à être titillée sur la disparition du cadavre. C’est dans la manière dont l’auteur va résoudre ce mystère qu’il va pouvoir innover. Comme le résumé est plutôt bien écrit, je suis tentée de lui donner sa chance.
Petit bémol néanmoins : le passage où les blogs en parlent. Pour moi, ça n’a pas sa place ici. Si je veux avoir l’avis des autres, je descends à la rubrique commentaires. Sauf que dans le cas présent, je n’ai pas envie car ma décision est déjà plus ou moins prise. Je vais sans doute acheter ce livre car je suis intriguée. Je ne veux donc pas me faire influencer et en attendre plus que je ne devrais. Après, je souligne quand même que l’auteur avertit et permet donc aux lecteurs de ne pas aller plus loin. Il aurait très bien pu balancer les avis sans prévenir. Il me laisse la possibilité de détourner les yeux.
L’extrait
Une citation pour débuter. Je la trouve plutôt bien choisie pour un thriller. Une autre nous attend juste après le titre de la première partie. Donc un roman en plusieurs parties, pourquoi ? Les interrogations sont là, c’est bon signe. Quant à la seconde citation, je la trouve intéressante vu le résumé. J’espère juste qu’elle collera bien et que cela ne retombera pas comme un soufflé.
La suite de l’extrait présente un ouvrage qui n’a pas été écrit avec les pieds. En somme l’auteur sait manier la langue française. Il sait aussi mettre en page son ouvrage. C’est un bon point pour lui. Il ne propose pas un livre fait à l’arrache.
À côté de ça, l’extrait est cohérent avec le résumé. Amalia va bien se confronter à son mari dans un manoir. Le trajet ne dure pas deux heures, les choses s’enchaînent à un rythme correct et on regrette juste qu’Amazon ne nous autorise pas à voir l’accident dont le mari doit être la victime.
Mon bémol se situe dans la description d’Amalia. Il est question de ses cheveux, qui descendent jusqu’à sa poitrine imposante et ses tétons fermes. Là quelqu’un pourrait me dire, ce n’est pas gênant puisque Amalia vient pour séduire ou provoquer son mari. Sauf que non.Sa description s’arrête à ces trois éléments. Ah non. Excusez-moi, j’ai oublié la jupe trop courte qu’elle doit redescendre pour ne pas se retrouver les fesses à l’air…
Messieurs les auteurs, pourriez-vous décrire une femme, séduisante ou non, sans évoquer ce genre de détails ? Pourriez-vous parler de son regard ? De ses fossettes ? De cette cicatrice qui donne un charme particulier à son visage ? De ce petit duvet tout doux au-dessus de ses lèvres ? Dans le cas d’Amalia, qui est victime d’anxiété, il aurait été intéressant d’en découvrir les manifestations physiques. Cela aurait pu être une manière de décrire Amalia de manière plus réaliste. Là je ne vois pas la description d’un personnage féminin, mais d’un fantasme.
Le genre
Cohérent. Rien à redire.
Le prix
2,99 euros pour 210 pages. Pour moi, c’est le prix d’un livre de plus de 300 pages. Du coup je le trouve un peu cher. À 1,99 euros, je n’aurais pas hésité. Là, je ne vais pas acheter spontanément. Je vais y réfléchir voire attendre une promo.
Connexion en cours. Connexion établie. Envoi. Décryptage en cours. Corruption des données. Échec de la reconstitution des données. Connexion interrompue.
Très bon article. Un concept fort intéressant. J'espère en relire très vite !
Merci pour ce retour. Venant de l'auteur du roman en question, il est d'autant plus appréciable et apprécié.
Je trouve également l'idée de Jupsy très pertinente en tant qu'autrice.
Nous avons tous vu des clients•es qui prenaient puis reposaient nos livres. Nous même nous l'avons déjà fait plusieurs fois en tant que lecteurs•rices.
Quelle que soit la raison qui motive — ou arrête — les lecteurs•rices potentiels•les dans l'achat d'un titre, je trouve intéressant de la connaître. Parfois, sur les salons, j'avais envie de demander aux passants qui prenaient le temps de feuilleter et d'observer mes livres — pour les reposer ensuite — de leur demander : "finalement pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a décidé ?" (sans chercher à influencer sa décision. Juste pour savoir en fait).
Jupsy a cette qualité là. Elle n'est pas complaisante et donne ses avis honnêtement. Une qualité précieuse qui se perd beaucoup de nos jours, je trouve.
Bien sûr, j'espère qu'elle continuera, car il est fort intéressant de connaître l'avis des lecteurs sur les couvertures et l'extrait proposé gratuitement (entres autres).Et puis l'idée est bonne, fallait y penser :)
J'étais en accord jusqu'à la dernière remarque... 2,99 euros, c'est cher payé pour un livre de 210 pages? WHAT? Au contraire, pour moi, c'est déjà un prix discount, de promotion. Dans quel monde vit-on, et comment peut-on espérer sortir les auteur-e-s de la précarité si on refuse de payer le prix que valent les choses? Il serait intéressant de dévoiler l'envers du décor et de décortiquer la rémunération des autoédité-e-s, parce qu'on assiste à un alignement des prix vers le bas qui est tout à fait délétère pour la profession... De plus, on ne peut pas exiger le beurre et l'argent du beurre : si vous voulez de la qualité professionnelle, vous allez devoir nous payer comme des professionnel-le-s. L'autoédition est l'une des seules solutions qui nous restent pour espérer vivre de notre art, mais s'il nous faut vendre un roman moins de 3 euros, cette solution nous est enlevée aussi...
Je pense, hélas, qu'actuellement, il y a beaucoup à faire sur la rémunération de l'auteur, y compris dans le circuit traditionnel.
En vendant son livre autoédité à 2,99€ et en touchant 70% de redevance, l'auteur sera rémunéré environ 2€.
2€, c'est le prix qu'Eric Zemmour (je ne viens pas débattre de ses écrits, ou de ses idées. Je le cite en exemple car il est un des rares à avoir révélé ses royalties sans fard au public) touche par exemplaire de ses livres (dans les 22€ prix public). Ceux-ci sont publiés en maison traditionnelle, avec de surcroît l'appui de sa notoriété pour consolider le côté bankable — ou polémique — des ventes.
Ce qui revient à dire que l'auteur autoédité à 2,99€ touche autant par vente qu'un considéré professionnel du domaine (on pourrait d'ailleurs débattre de l'emploi du terme professionnel). Ce qui n'enlève rien au fait que le procédé de rémunération est injuste et doit être revu (ne parlons même pas des scénaristes moins payés que les acteurs rémunérés des millions pour jouer le texte qu'ils ont écrit). Le sujet est en effet intéressant et mérite d'être soulevé, et je vous invite bien volontiers à nous proposer un article pour parler de ce problème sur lequel les consciences commencent à peine à émerger.
PS : nous devons approuver les commentaires avant leur mise en ligne d'où le retard de publication. Je vous répondais en même temps et je m'excuse du délai.
Pas de souci, merci! C'est moi qui ai cru à une mauvaise manip' parce que je n'ai pas vu la confirmation que mon commentaire avait été envoyé. En fait, justement, je ne pense pas qu'on puisse s'appuyer sur l'exemple d'une personnalité publique connue, qui peut aisément compenser la faible rémunération par exemplaire par le nombre total d'exemplaires vendus. Ce n'est pas le cas de la majorité, et ce n'est pas un modèle généralisable. Si on veut sortir justement d'un système de massification de la production, qui ne profite qu'aux bestsellers (et qui entraîne à son tour le cercle vicieux de la course au bestseller), il faut accepter d'augmenter son budget livres -- ou chercher à développer des solutions qui ne consistent pas à réduire les revenus déjà maigres des auteur-e-s.
C'est tout le système qu'il faut repenser, nous sommes d'accord. Mais l'auteur autoédité, déjà peu visible, subissant la méfiance a priori du lecteur de par de nombreuses idées reçues sur son compte (qui dans certains cas, hélas, se révèlent justifiées), n'a pas assez de poids pour entrer seul dans l'arène. Il faudrait une bonne fois pour toute que tous les acteurs de la chaîne du livre posent le dossier tabou sur la table et réalisent une refonte totale, sans dénigrer le travail des uns et des autres.
Bonjour, je ne sais pas où va se placer mon commentaire, mais peu importe. Je suis d'accord pour un grand format ou un poche de 210 pages, 2.99, ce n'est pas assez cher. Par contre, pour un ebook si. Mon fichier numérique ne peut pas être feuilleté comme un livre, je ne peux pas tourner les pages de la même façon. Quant à l'ouvrir au hasard, ce qui est un plaisir, c'est un peu difficile. Ensuite mon ebook, je ne le possède pas vraiment. Si Amazon le décide, il peut très bien m'en priver. Je dois aussi trouver un moyen de le convertir au format epub si je quitte Amazon ou si ma liseuse lâche. Après l'ebook est une démo pour moi. Quand j'aime un livre, je le relis. Alors pas question de prendre le risque de le voir s'envoler.Du coup j'achète une sauvegarde papier. En fait je me retrouve souvent à acheter deux fois le livre.Alors oui c'est vrai que je préfère que le format ebook ne soit pas élevé. Maintenant, ce n'est pas parce que je trouve un ebook un peu cher, un livre papier un peu cher, que je ne vais pas l'acheter. Si le résumé me plait, si le genre mérite d'être encouragé (la romance F/F par exemple) ou pour encourager un auteur que je trouve sympathique, je peux céder. Là si j'ai mis pour une promo, c'est pas uniquement à cause du prix. Si on lit bien ce que j'ai écrit, on sent que c'est pas le coup de foudre non plus. Je dis que je suis tentée de lui laisser sa chance, c'est bien différent de "je vais lui donner sa chance." Oui je peux l'acheter à ce prix-là, mais plus tard. Et soit dit en passant, les promo m'aident à donner des chances à des livres que je lirais pas forcément de suite, ou que je lirais pas du tout. Et certains verraient la version papier rejoindre ma bibliothèque trop pleine.