La Science-Fiction n’est récente que dans son appellation, le genre, lui, n’est pas nouveau. Dès le IIe siècle, Lucien de Samosate imaginait déjà une expédition sur la Lune dans son Histoire véritable. Au XVIIIe siècle, Jonathan Swift dans ses Voyages de Gulliver ou encore Voltaire avec son Micromégas ont aussi décrit des voyages ou voyageurs extraordinaires, même si le ton relevait davantage de la satire que de la science.
Cependant, c’est avec la Révolution industrielle que le genre fixe peu à peu son orientation. Même si ce dernier n’est pas encore nommé, toute une littérature émerge avec les nombreuses découvertes scientifiques de l’époque. Ses pionniers proposent une réflexion sur l’avenir, en regard d’une science en plein essor. Jules Verne se transporte ainsi De la Terre à la Lune, H.G. Wells traverse le continuum espace-temps grâce à sa Machine à explorer le temps ou Mary Shelley sonde les tréfonds de l’âme humaine avec son Frankenstein.
Ce sera en 1929 que le terme de « Science-Fiction » verra le jour sous l’impulsion d’Hugo Gernsback et de ses pulps (magazines regroupant des histoires populaires au début du XXe siècle aux Etats-Unis) qui promeuvent ces récits d’imagination scientifique.
Ce nom est sujet à controverse, puisque toutes les œuvres classées en Science-Fiction ne relèvent pas nécessairement de la science, mais traitent aussi de sujets sociaux ou politiques. Certains préfèrent le terme de « Spéculative-Fiction » pour définir le genre.
Elle constitue le noyau dur de la Science-Fiction. Elle existait avant l’apparition du terme, si bien qu’elle peut être vue à la fois comme un précurseur du genre ou son synonyme. Elle esquisse un futur plausible — plus ou moins lointain — construit à travers une extrapolation des possibles scientifiques, tels qu’on les connaît au moment de la rédaction du récit.
Le Cyberpunk, de nos jours, en est la meilleure illustration. Dans notre société, informatisée et ultra connectée, il nous projette dans un monde marqué par l’hyper urbanisation, le métissage des peuples et la pollution. Ses héros — souvent hackers, rebelles ou marginaux — contestent un modèle sociétal tentaculaire qui tend vers le contrôle des êtres.
La Hard Science-Fiction, quant à elle, base son récit sur une cohérence scientifique rigoureuse. Elle se révèle pointilleuse concernant les détails techniques, parfois au mépris de la dimension humaine des personnages, ce qui peut la rendre opaque pour un néophyte.
Les dystopies dénoncent ce qui pourrait nous arriver si nous continuons à nous fourvoyer dans certaines impasses sociales, politiques ou encore écologiques. Elles dépeignent un avenir pessimiste pour l’humanité, prisonnière — le plus souvent — d’un gouvernement totalitaire qui aggrave les fractures sociales.
Le genre peut revêtir les atours du Cyberpunk — s’il se situe dans un avenir proche — jusqu’à atteindre les méandres chaotiques d’un univers post-apocalyptique d’un futur plus éloigné. Dans le post-apo — pour les intimes — tout a explosé. Plus de règles ou même de société structurée. On y traite de la survie après un cataclysme qui aurait décimé une partie de la planète. Régressions technologiques et sociales se jouent dans un théâtre de vestiges, au sein d’un monde redevenu sauvage.
Deux genres qui s’apparentent aux romans d’aventure et au merveilleux avec leurs nombreux voyages intergalactiques et leurs rencontres extraterrestre. Des vaisseaux gigantesques, aux carrosseries étincelantes sous la lumière des étoiles, s’y livrent bataille à grand renfort de lasers.
Cette identité visuelle forte est devenue emblématique de la Science-Fiction en général. Le lecteur découvre d’autres mondes, d’autres écosystèmes dans lesquels la technologie est si différente ou si avancée que seule une science extraterrestre peut l’expliquer, rapprochant le genre de la fantasy.
L’uchronie — “u” pour utopie et “chronie” pour chronos (temps en grec) — imagine une Histoire alternative. Ici on transforme le passé pour dessiner un futur, un présent différents. On esquisse des mondes parallèles en jouant sur une autre forme de spéculation : « Et si les événements ne s’étaient pas déroulés tels qu’on les connaît ? », « Si l’empire romain ne s’était jamais effondré ? », « Si Jésus n’avait pas été condamné ? »…
Dans ce champ des possibles, le steampunk, dont le nom est le pendant vintage du cyberpunk, émerge de façon marquante. Ce genre rétrofuturiste fait bifurquer l’Histoire à compter de la Révolution industrielle. Il dépeint une technologie développée à partir des machines à vapeur (steam). Si aujourd’hui ses codes spécifiques (costumes et décors d’inspiration victorienne, créatures issues de la fantasy comme les loups garous ou les vampires) l’ont rendu quasi-autonome, il n’en trouve pas moins ses racines dans la Science-Fiction. H.G. Wells ou Jules Verne pourraient s’ériger en pères fondateurs du genre malgré eux, de par les références et hommages qui leur sont rendus à travers les œuvres des vaporistes.
Consœurs et confrères de plume, rappelez-vous de toujours classer votre texte dans son•ses genre•s dominant•s. C’est à dire ceux dans lesquels il répond au maximum de caractéristiques fondamentales connues et identifiables par votre lecteur•rice.
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